La Bruyère, Les Caractères (Livre V à XI)
- Description
Fiche de lecture Les Caractères Livre V à XI Titre: Les Caractères Auteur: La Bruyère Date de parution: 1688 Genre: Essai |
Plan de la fiche:
I Présentation de l’auteur
II Contexte de l’oeuvre
III Découpage
IV Résumé détaillé
V Thèmes importants
VI Conclusion
I Présentation de l’auteur:
Jean de La Bruyère est né en 1645 dans le sud de la région parisienne. Les membres de la famille de La Bruyère évoluent dans le milieu du droit. Il étudie le latin, mais aussi le grec et l’allemand, ce qui est inhabituel pour l’époque. Il fait des études de droit et devient avocat à l’âge de vingt ans. Il possède le diplôme mais semble n’avoir jamais plaidé. Grâce à un héritage, il achète un titre de noblesse qui lui permet de passer son temps à écrire et lire sans avoir à travailler. Sa vie est celle d’un philosophe, il fréquente les bibliothèques, visite des salons, écrit de nombreuses lettres à de nombreuses personnes. Mais l’argent vient à manquer et il doit trouver du travail. Il sera le précepteur de nombreux enfants de rois et de grands seigneurs du royaume. Grâce à cette place privilégiée, il fréquentera les milieux de la cour et pourra rédiger Les Caractères, son oeuvre phare. Il meurt à Versailles en mai 1696.
II Contexte de l’oeuvre:
Les Caractères s’inscrivent dans le contexte de la cour du roi Louis XIV, à Versailles. Ce monarque absolu régna sur le royaume de France de 1661 à 1715.
III Découpage:
Livre V |
De la société et de la conversation |
82 éléments dont le portrait d’Acis (7), d’Arras (9), de Hermagoras (74) |
|
Livre VI |
Des bons de fortune |
83 éléments dont le portrait de Clitiphon (12) et Arfure (16), Zénobie (78), Giton et Phédon (83) |
|
Livre VII |
De la ville |
20 éléments, dont le portrait de Théramène (14) |
|
Livre VIII |
De la cour |
101 éléments dont le portrait de Théodote (61) et le portrait de Straton (96) |
|
Livre IX |
Des grands |
56 éléments dont le portrait de Théognis (48), et Pamphile (50) |
|
Livre X |
Du Souverain ou de la République |
Portrait de Démophile et Basilide (11). |
IV Résumé détaillé:
Livre V: De la société et de la conversation
V, 7: l’auteur réalise un portrait dialogué du personnage d’Acis. L’auteur reproche à cet homme de beaucoup parler mais de ne dire que des choses vaines et sans esprit. Il pense peu et tente de donner l’illusion de sa profondeur en employant un langage recherché. Le narrateur ne donne pas la parole à Acis. Raillerie de la préciosité.
V, 9: ici l’auteur nous présente Arrias. Cet homme a tout lu, tout vu. Mais bavard et pédant, il est insupportable en société. Néanmoins il est publiquement accusé de mensonge, et garde toute sa superbe. Ici nous sommes dans le cadre de l’anecdote, qui contraste avec le portrait d’Acis au V,7.
V, 12: ici l’auteur se concentre sur le personnage de Théodecte. L’auteur explique que sa voix est énorme et prend toute la place. Ses excès gênent l’assemblée. Le narrateur préfère quitter l’assemblée que de rester déjeuner avec lui.
V, 14: La cour est un endroit fermé où tous se connaissent.
V, 30: Pastiche de Montaigne.
V, 32: sur la politesse.
V, 47: sur deux voisins, G… et H… qui se détestent alors que pourtant ils habitent côte à côte.
V, 49 et 50: sur les petites villes de campagne. Rappelons-nous que La Bruyère est un bourgeois parisien.
V, 74: portrait d’Hermagoras. Hermagoras ne connaît ni le nom des souverains d’Europe ni les grandes dates de l’histoire. Néanmoins, il est très cultivé et sait tout de même d’autres choses plus pertinentes.
V, 75: portrait de Cydias. Cydias serait Charles Perrault. Le personnage rappelle le Misanthrope de Molière (Acte II, scène 4): « Il prend toujours en main l’opinion contraire- et, penserait paraître un homme du commun- si l’on voyait qu’il fût de l’avis de quelqu’un. »
V, 82: saynète plus que « caractère ».
Livre VI Des biens de fortune
VI, 1: la richesse ne fait pas le bonheur.
VI, 2: mieux vaut être bien né.
VI, 7: pique satirique de La Bruyère sur les courtisans, qui chercheront à marier la fille d’un financier qui a réussit, mais qui le décrieront s’il échoue.
VI, 9: il n’est pas grave d’être laid si on est riche.
VI, 12: portrait sous la forme d’un septique d’un homme se nommant Clitiphon. Il est à la fois homme de lettres et philosophe.
VI, 16: portrait d’Arfure, une jeune femme qui va se confesser.
VI, 18 et 25: sur la cuisine et ceux qui mangent trop. La cuisine est comparée à l’arrière décor d’un théâtre.
VI, 34: conseils pour être un bon financier (bien gérer son argent), ne pas penser à sa femme et ses enfants. Satire de La Bruyère.
VI, 56: comment les hommes de lettres vivent.
VI, 78: Zénobie était une reine de Palmyre qui déclara la guerre aux Romains en 267 ap. J.C. après la mort de son mari.
VI, 83: portrait sous la forme d’un diptyque de Giton et Phédon. Giton, dont les traits physiques montrent un homme en bonne santé, heureux, harmonieux. Ces qualités sont dues au fait qu’il est riche. Phédon, en revanche n’est pas en bonne santé pvrcequ’il est pauvre. Technique de La Bruyère de donner le « mot clé » en fin de portrait. Parallélismes et divergences dans la description de ces deux personnages.
Livre VII De la ville
VII, I: selon une composition de type cinématographique, le premier élément propose une atmosphère particulière au chapitre: rythme et mouvements seront ici inédits.
VII, 4: sera repris sous un angle différent le « pays lointain » en le rapprochant de la Cour au livre VIII, élément 74. Les deux endroits ont leur moeurs, leurs routes, leurs langues.
VII, 13: portrait d’un homme qui représente un courtisan à la Cour. Référence aux Fourberies de Scapin, Molière.
VII, 14: Portrait de Théramène, qui cherche une jeune fille à épouser parmi les belles jeunes fille de Paris.
Livre VIII De la Cour
VIII, 1: le plus grand reproche que l’on peut faire à un homme est de ne pas paraître à la cour.
VIII, 3: la cour est aussi changeante que la couleurs des jours.
VIII, 9: un honnête homme doit aller à la cour. Satire de La Bruyère.
VIII, 12: La Bruyère parles de courtisans comme des « singes de la royauté. Image commerciale du début.
VIII, 19: portraits de Cimon et Clitandre. Les deux hommes (en couple) sont légers, rapides, et très comiques.
VIII, 57: variation sur le thème du 32, c’est à dire sur les relations superficielles que les courtisans ont entre eux et avec le roi.
VIII, 61: portrait de Théodote. Portrait en demie teinte d’un courtisan à la cour. L’originalité de ce portrait tient dans le dialogue avec le lecteur, la mise en question par l’auteur, du portrait. L’auteur s’adresse à Théodote.
VIII, 62: portrait du courtisan. La Bruyère prend comme exemple des courtisans espagnols et italiens. Le courtisan cherche à se faire aimer de tous, à ne pas mentir mais à essayer de ne pas dire la vérité. L’auteur oppose le courtisan au bourgeois, à l’homme de mérite.
VIII, 63: la cour est comparée à un pays très exotique par ses moeurs étranges et étonnantes.
VIII, 74: thème du voyage. Le rythme de la cour est celui d’un pays où tout va très vite, les nouvelles comme les pas des courtisans et des chevaux. La religion n’est qu’un prétexte pour se « faire voir » à l’église. Iroquois et Hurons sont les habitants du Canada. Un huron est le héros de L’Ingénu de Voltaire.
VIII, 80: référence à Pascal- « tout est dit ».
VIII, 96: portrait de Straton. Portrait déguisé du duc de Lauzon. Portrait individualisé, presque anecdotique. Personnage extraordinaire de la cour aux origines modestes qui a connu l’ascension et la déchéance extrême.
IX Des grands
IX, 5: être puissant vient aussi avec des désavantages. Il y a une « compensation ».
IX, 12: chiasme sur ceux qu’admirent les grands, c’est à dire les gens d’esprit, et inversement.
IX, 15: portrait de Théophile qui vient d’arriver à la cour. Il ne pense pas encore être le jouet des grands de la cour.
IX, 24: les grands ont toujours eu des courtisans. La Bruyère critique ici leur frivolité.
IX, 25: La Bruyère déclare ici qu’il souhaite être du peuple. A mettre en lien avec l’élément 53 du même livre.
IX, 41: La Bruyère explique que lors d’une guerre, il serait lâche (comparé à Thersite, un lâche de la guerre de Troie). Mais à la tête d’une armée, il serait Achille (héros de la guerre de Troie).
IX, 48: portrait de Théognis, un courtisan qui aime être bien mis pour aller à la cour.
IX, 50: portrait de Pamphile. Portrait en trois mouvements: La Bruyère utilise ici la figure de l’antonomase pour « Un Pamphile » pour montrer que cette personne se retrouve souvent à la cour. L’homme est changeant, il fait mine de connaître quelqu’un puis l’évite le jour suivant.
X Du souverain ou de la République
X, I: le meilleur moyen de choisir le meilleur gouvernement c’est de s’y soumettre. Attitude des moralistes classiques. A rapprocher de Montaigne: « L’excellence et meilleure police est à chacune nation celle sous laquelle elle s’est maintenue ».
X, 7: la nouveauté est mauvaise en politique. Conservatisme de La Bruyère.
X, 9: condamnation de la guerre à partir de la morale.
X, 11: portraits de deux guerriers: Démophile et Basilide. Portraits de deux façons différentes de faire la guerre.
X, 21: ici La Bruyère interpelle frontalement les ministres et les souverains du royaume. Eloge de la politique de Richelieu à l’égard des protestants.
X, 24: La Bruyère loue ici le goût de Louis XIV pour les détails. L’auteur aimerait avoir les mêmes goûts que le roi.
X, 28 et 29: texte sur les souverains et leurs sujets. Comparaison entre le souverain et Dieu.
X, 35: Longue énumération sur les vertus du roi. Tout le texte permet de mettre en valeur la dernière proposition.
XI De l’homme
XI, 1: Définition du concept de « nature humain » en frontispice de ce chapitre sur l’homme.
XI, 3: définition du stoïcisme (« Que l’univers entier s’effondre, je resterai sous le choc »).
XI, 7: Portrait de Ménalque. Très long portrait d’un personnage burlesque. Cet homme riche se fait berner par ses servants. Anecdotes relevant presque du gag.
XI, 15: passage sur les vices innés des hommes.
XI, 16: interrogation de La Bruyère. Les hommes peuvent-ils constituer une seule nation?
XI, 35: Portrait d‘Irène qui est en réalité madame de Montespan. Cette dernière passait son temps à se faire soigner par les meilleurs médecins et se croyait toujours malade. Caractère tenant lieu de la fable.
XI, 50 à 59: textes sur l’enfance. Vision pessimiste de l’enfance.
XI, 67: On n’avoue que de petits défauts.
XI, 76: vision du bonheur selon La Bruyère.
XI, 83: portrait d’Argyre, femme superficielle de la cour.
XI, 114: texte sur les avares sous la forme d’une petite devinette.
XI, 121 et 122: portrait de Gnathon et Clithon, deux courtisans qui ne pensent qu’à manger.
XI, 123: portrait de Ruffin, qui vieillir.
Xi, 128: texte sur les animaux farouches.
XI: Les hommes ne sont pas constants: c’est cette qualité qui leur manque pour avoir du caractère.
XI, 155: texte sur Timon, le misanthrope (qui n’aime pas la compagnie des hommes).
V Thèmes importants:
Dans Les Caractères, il serait vain de penser que l’auteur ne fait que critiquer ses contemporains. Il cherche aussi à les instruire et à les rendre meilleurs. L’auteur cherchera à trouver chez ses contemporains des traits de la nature humaine. C’est la vérité universelle que cherche La Bruyère. Portraits, anecdotes avec pointe et chute, chaque élément peut se lire à part entière.
Les thèmes du mérite personnel, de la vertu, des biens de fortune, de la nature, de l’archaïque et du roi seront particulièrement présents dans le texte.
La Bruyère se place dans la lignée des Caractères de Théophraste. C’est une manière de montrer pour lui que son art est ancien. L’auteur nous donne des aspects de l’homme et de la société à la cour du roi Louis XIV.
VI Conclusion:
Toujours piquant mais très réaliste, La Bruyère dut se justifier à la sortie des Caractères. En effet, le livre rencontre tout de suite un grand succès. Mais avec le succès viennent aussi les critiques: certains se reconnaissent dans les portraits des Caractères et les noms sont publiés. La Bruyère devra alors se justifier et faire face à ses contemporains.